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Nouvelles perspectives sur les maternités
La Violence des mères


{ conférence }
ven. 26.4.19   [ 15:00 ]  
     A11


Billetterie :
Entrée libre dans la limite des places disponibles

Info : Contact: helene.barthelmebs-raguin@uni.lu ou (+352) 46 66 44 518
marjolaine.raguin@uliege.be - (+32) 43 669 979

FR: Quand la maternité engendre la mort : la violence des mères dans les romans policiers contemporains

Fabienne Soldini, CNRS / Aix-Marseille Universités

Après avoir défini la violence et la maternité, j'analyserai les différentes représentations des violences maternelles dans les romans policiers contemporains, de mère violente protectrice ou vengeresse à la mère violente destructrice, donatrice de mort et/ou productrice de tueur.



Fabienne Soldini est chargée de recherches en sociologie au CNRS, au Laboratoire méditerranéen de sociologie (Lames UMR 7305) à la MSH d'Aix-en-Provence. Elle est spécialisée en sociologie de la littérature et en sociologie de la lecture. Elle travaille sur les textes littéraires et sur leur procès de réception par leur lectorat. Ses recherches et ses publications portent sur la littérature policière contemporaine, sur la réception des genres littéraires, sur les représentations de la mort. Elle a publié entre autres? : avec S.?Girel, La mort et le corps dans l'art aujourd'hui (2013) ; avec N. Ramognino et M. Pagès, L'énigme de la valeur (2010).



Regards sociologiques sur la violence maternelle

Coline Cardi, Université Paris-VIII

À travers cette intervention, il s'agira de revenir sur la « mauvaise mère » afin d'interroger la dimension politique de l'amour maternel, dimension politique qu'on peut saisir à travers les formes actuelles de l' « économie socio-politique des relations familiales » et des manières dont certaines mères sont considérées comme déviantes et dangereuses. Je m'appuierai pour cela sur des terrains réalisés dans trois institutions de régulation et d'encadrement des familles : la justice des mineurs dans son versant civil, un centre maternel, une association de thérapie familiale.

Dans ces trois institutions, il s'agit de protéger les mères, garantes de l'ordre et des m?urs, mais aussi de surveiller de près les liens mères-enfants et de les éduquer à la bonne maternité. Car l'amour maternel est construit comme un risque, risque à la fois psychologique, familial et social. En creux se dessinent les nouvelles normes de l'amour maternel. Derrière cette surveillance des manifestations de l'amour maternel, l'idée que l'amour maternel, par essence, est un amour à risque, risque défini en termes principalement psychologiques. La « mauvaise mères » d'aujourd'hui ne sont plus tout à fait celle d'hier. Ce n'est plus tant l'existence de l'amour maternel qui est en jeu ou qui est mis en doute que ses modalités, les façons dont une mère aime ses enfants. Le risque, cette pathologie du lien, s'incarne alors dans différentes figures maternelles déviantes : la mère folle, la mère indifférente, la mère fusionnelle et castratrice. Chacune de ces figures renvoyant à des manières d'aimer jugées pathologiques.



Coline Cardi est Maîtresse de conférences (Université Paris 8 - Cresppa/CSU), Coline Cardi est sociologue, spécialiste de la déviance et du genre. Elle travaille sur le genre du contrôle social, à travers les institutions de régulation (prison, justice des mineurs, institutions de protection sociale). Auteure de nombreux articles, elle a co-dirigé plusieurs numéros de revue dont « Maternités » (Genre, Sexualité et société, 2016), « Maternités, paternités enfermées » (Champ Pénal, 2014) et « Le contrôle social des femmes violentes » (Champ Pénal, 2011). Elle a également co-dirigé avec Geneviève Pruvost l'ouvrage Penser la violence des femmes (2012).



+ Projection du court-métrage d'Éric Tellitocci « Nourissantes berceuses ! », suivie d'une discussion avec le public

Organisation: Université du Luxembourg





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